mercredi 1 avril 2009

Egalité-Comment peut-on penser éradiquer la misère en partant du manque d'spoir?

12. Comment peut-on penser éradiquer la misère en partant du manque d’espoir ?
Joseph Wresinski était persuadé que la société avait fait des pauvres non pas des sujets conscients mais des objets de mesures d’aide. Pour lui au cœur de la vie privée des sous-prolétaires, au cœur de la misère, se dévoilait le visage de notre démocratie! Nous laisserons à Annick Poutas, déléguée du Quart-Monde, le soin de définir l ‘originalité de son action : " Le père Joseph ne nous a pas vus comme des gens à aider ou comme des gens à problèmes. Il a dit au monde " c’est la misère qui est un scandale."." .
La Révolution française et dans la foulée la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen, avaient reconnu l’égalité de principe de tous les membres de la société mais cette égalité de principe qui devrait se décliner en égalité sociale était encore loin d’être réalisée à l'époque de l'implantation de Joseph Wresinski dans le bidonville. L’égalité, telle que nous la connaissons en France, était restée un principe universel qui se traduisait certes dans la constitution et dans les textes législatifs, mais qui manquait cruellement d’épaisseur et de concret dans le vécu, au quotidien. L’égalité de principe se déclinait en fait en manques divers, en impossibilité de dialogue et en déni de droits, en définitive en déni d’égalité.
Joseph Wresinski a dit : "La misère commence où est la honte." et " Au cœur de la misère, se découvrent l’injustice de la société, la démocratie mutilée, les couches sociales en guerre, la création d’infériorité." . Car la vie dans le bidonville, au plus près de la vie privée donnait un éclairage inédit sur les ratées de notre société. Tous les auteurs seront d'accord avec cet avis du sociologue belge Paul Vercauteren : " Le sous-prolétaire restera comme " englué" dans la vie privée." .

Textes de Joseph Wresinski
" Les Droits de l’homme sont constitutifs de la nature de l’homme, constitutifs de sa nature même d’homme et de frère d’autres hommes. Ils n’ont d’autre contrepartie que celle d’être homme. En venant au monde, l’homme représente un droit sur son frère, celui-ci a le devoir de lui assurer un berceau, un toit, des soins, une alimentation, de l’affection ; c’est-à-dire qu’il a l’obligation d’égalité, de liberté et de fraternité à son égard. En d’autres termes, mon droit à l’égalité n’est pas pour moi, un moyen de vivre. Mon droit à l’égalité, c’est moi, c’est ce que je suis.".
Les droits de l’homme, des droits sans contrepartie : Défi irréductible posé à l’homme. Introduction à la session annuelle du Comité juridique d’ATD Quart Monde, Pierrelaye, 29 novembre 1986.
" Ce serait faire injure à la France que de penser qu’elle ne veut pas l'égalité. Très franchement quand on veut quelque chose, on le peut ! La France est vraiment en état de péché par rapport à la misère. Qu’un pays du tiers-monde n’arrive pas, à cause de la sécheresse à donner la sécurité à tous, on comprend, mais quand vous avez la misère dans un pays, non pas à cause de calamités extérieures mais à cause de votre organisation, non, ça n’est pas possible.".
Interview pour l’Express par Marie-Pierre Carretier, 30 novembre 1987.
Extraits du livre « Agir avec Joseph Wresinski »

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