Liberté - Comment Joseph Wresinski parle-t-il des pauvres ?
28- Comment Joseph Wresinski parle-t-il des pauvres ?
Pour lui, la misère ce n’est pas l’exotisme. Dès le départ, Joseph Wresinski signifia que la misère est destructrice : « Personne ne peut venir au camp de Noisy-le-Grand pour la misère car nul ne connaît la misère. Elle change comme change le monde. Elle est différente selon les régions, les saisons, l’histoire, la politique. Ce qui est permanent, c’est qu’elle porte un élément destructeur des personnes et qu’elle est refus d’unité ». Pour Victor Hugo, la liberté c’est le droit. Pour Joseph Wresinski, à Noisy, la liberté restait un droit à conquérir. Quel serait un droit qui ne permettrait pas de s’exprimer ? Il fut l’un des premiers à affirmer, à marteler les évidences : que le progrès auquel tous croyaient depuis le début du siècle n’avait donné ni la liberté, ni la démocratie, ni le bonheur, ni une meilleure moralité aux hommes de son temps. Menteur, dira-t-on de lui à ce moment-là, mythomane ou pire, dérangé sans aucun doute, mais lucide cependant car bien avant les partis politiques il dénonça la rentabilité : « Prenez le système dans lequel nous vivons qui est basé sur la rentabilité. Tous ceux qui ne sont pas rentables d’une façon ou d’une autre sont laissés sur de côté. »
" Le pauvre, je vous l’ai souvent dit, n’est pas racaille, n’est pas néant. Il nous apparaît comme un homme tronqué par rapport à notre manière de vivre, de faire et de penser. C’est une façon de le voir qui nous fait ignorer que le pauvre est un homme et qu’il s’est créé un idéal.".
L’amour d’autrui, session de réflexion des volontaires, février 1967,
Écrits et paroles, t 1, p. 568.
Extraits du livre :
Agir avec Joseph Wresinski.
L’engagement républicain du fondateur du Mouvement ATD Quart Monde .
Editions chronique sociale-2008- 320 p.