Egalité - Où a-t-il agi ?
3- Où a-t-il agi ?
L’année 1954 marque un tournant en matière de logement et plus particulièrement pour le logement des « asociaux ». Avant 1954 il n’y avait pas de critères pour l’attribution d’HLM. À partir de 1954, un décret prévoyait un système de notations par points et dans la région parisienne on dressa deux listes : un fichier central des mal logés et à côté une liste spéciale des cas sociaux. Dans ce contexte furent crées les cités de transit. Le Camp de Noisy-le Grand avec ses igloos en fibrociment était une préfiguration de ce que seront les cités construites dans l’urgence pour abriter des populations réputées faibles.[…]
Depuis ce lieu qu'il qualifia, en 1962, de" lieu de refuge de toutes les familles trop misérables pour jamais obtenir un logement.", il put s'interroger sur ce qu'on croyait être les causes de la misère : l'instabilité conjugale, la violence, la marginalité par rapport au travail, l'inadaptation à notre société n'étaient-elles pas plutôt des conséquences de la misère? Un constat qui reflète la nature même de l'exclusion vécue en ces lieux, un constat qui le conduisit à privilégier les familles pour éviter dans un premier temps leur dislocation.
Textes choisis
" Il n’est pas rare que nous entendions affirmer : " L’on ne peut plus rien pour les adultes, mais on peut tout pour les enfants." . Pour atteindre les enfants, on établira, malgré tout, un quelconque contact avec ces parents dont la détresse paraît insoluble. Certains prétendent d’ailleurs que ce qu’ils font pour les enfants, a pour but d’atteindre les parents. Sans le savoir peut-être ils ont raison, parce que les enfants sont en effet le bras tendu vers la société. L’homme en détresse les mettra en avant pour solliciter, non pas une aumône mais une amitié, une tendresse, un intérêt à son cas, à sa peine, à sa souffrance. A la limite, dans les situations tragiques, son enfant sera sa défense contre le désespoir, sa protection contre les empiétements de la société. C’est d’ailleurs pourquoi l’homme en détresse ne vit pas seulement dans la hantise de ne pouvoir donner à ses enfants tout le bonheur qu’il voudrait. Il vit aussi dans la terreur qu’on les lui arrache, lui arrachant ainsi le seul lien qui lui reste avec la société, et le seul lien qui l’empêche d’être détruit ou de se détruire, en se réduisant à l’état de clochard.".
Le volontariat d’aide à la détresse, Extrait d’une réflexion du Père Joseph pour la revue Igloos, 15 avril 1962, In Écrits et paroles, t 1, p. 66.
Extraits du livre :
Agir avec Joseph Wresinski.
L’engagement républicain du fondateur du Mouvement ATD Quart Monde .
Editions chronique sociale-2008- 320 p.
En vente aux éditions chronique sociale, aux éditions Quart Monde et en librairie. 16,90 euros
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