jeudi 20 octobre 2011

Quelle école pour quelle société? Aix en Provence. partie III

3- Quelle école voulons-nous ?

En tant que citoyen préoccupé par l’enfance, on se doit d’avoir individuellement une certitude chevillée au cœur : L’enfant pauvre ne peut tirer profit de l’école que s’il sent qu’à l’école ses parents et son milieu n’y sont pas jugés et condamnés.

-- Nous voulons refuser toute stigmatisation

▲ Nous refusons l’étiquetage de « l’enfant à risque d’échec scolaire » mais nous sommes attentifs au dépistage précoce des problèmes courants d’audition, de dentition, de vue. Nous incitons les parents à présenter leurs enfants aux visites médicales en rassurant les parents qui vivent dans les conditions les plus difficiles car ils craignent toujours le placement de leur enfant.
▲ Nous dénonçons, très consciemment, et à haute voix, toutes les visions réductrices de l’enfant pauvre. Le danger, dans l’exercice des métiers liés à l’enfance, est de criminaliser, médicaliser, ethnologiser l’enfant ! Il est fondamental de refuser de renvoyer l’enfant qui a des difficultés provisoires à sa différence.
▲ Le Mouvement ATD Quart Monde a mis en place un réseau de professionnels de l’éducation qui échangent des expériences positives et bâtissent une réflexion en collaboration avec des familles du Mouvement. Ce réseau organise, à Lyon, les 11 et 12 novembre prochain : Les ateliers de l’école. Un des animateurs de ce réseau est Régis Félix qui a été principal d’un collège pendant 7 ans après avoir été professeur de classe préparatoire. Il rend compte de cette période de sa vie dans un livre intitulé : « Le principal ne nous aime pas »

- Avec les parents, les enseignants et les différents partenaires de l’école

▲ Nous considérons que tout enfant est une personne en devenir qu’il faut reconnaître dans sa situation de dépendance par rapport à sa famille, à son quartier, à son environnement, mais nous croyons en même temps qu’il est porteur d’intelligence.
▲ Nous mettons en œuvre une pédagogie de la réussite différenciée en étant attentifs aux transitions grande section maternelle /CP et CM2/ sixième. Nous avons des attentes positives concernant les enfants en difficulté.
▲ Nous tentons de réduire la distance entre l’école et les parents, nous cherchons à travailler avec tous les parents sans exclusive en reconnaissant que tous les parents ont des attentes par rapport à l'école.
▲ Nous nous exerçons à la responsabilité citoyenne de tous et à la réflexion croisée entre professionnels et les parents pauvres.
--- Je conclurai comme le disait JW, " Tous les hommes sont faits pour penser. Tous les hommes sont faits pour créer des relations humaines."
Je vous remercie.
Marie-Hélène Dacos-Burgues

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