mercredi 5 octobre 2011

La Pivellina

Film La Pivellina
De Tizza Covi et de Tainer Frimmel
Un bol d’air frais que ce quasi reportage.
Le film La Pivellina ( en français la petite débutante ) introduit dans le monde de ceux qui vivent en roulotte, avec peu de moyens, dans la boue, avec le sentiment de n'être pas acceptés par la société environnante. Leurs animaux sont tout pour eux. Compagnons de travail, amis. Les chiens, les lionceaux, les chèvres, les occupent. Et sont précieux. On l’a compris les habitants de ces roulottes sont les gens d'un tout petit cirque. La pauvreté, ici, est filmée de près, de très près mais sans misérabilisme, sans, non plus, un apitoiement de mauvais aloi. C’est ainsi qu’ils vivent, point !
Tizza Covi et Rainer Frimmel racontent une histoire toute simple, mais d’un genre inconnu. Les enlèvements d’enfants on connaît, mais les récupérations d’enfants c’est moins courant. Une enfant de deux ans, Asia, est, à la tombée de la nuit, abandonnée sur une balançoire par sa mère. Tante Patti, du cirque, qui est partie à la recherche de son chien Ercole, trouve Asia qui ne pleure même pas. Elle attend sagement sa maman. Tante Patti n’hésite pas une seconde. Après avoir cherché vainement la Maman dans la périphérie de la balançoire, elle ramène Asia à la roulotte. Walter, le mari de Patti a beau savoir et dire que ce « sauvetage » sera source de problèmes et d’accusations rien n’y fait. Tante Patti persiste. C’est la course pour trouver du lait, des couches, etc .. L’homme va en cachette à la gendarmerie pour dire les choses et… trouve porte de bois car il ne sait pas lire le panneau indiquant qu’il faut contourner le bâtiment pour entrer. Tairo, un jeune garçon de la troupe, lui aussi abandonné, est mis à contribution pour garder l’enfant. De nombreuses scènes de la vraie vie sont d’une grande veine comique. Tante Patti a trouvé un mot de la maman dans le manteau d’Asia, une photo déchirée d’où la mère a expulsé le père. Elle est persuadée que cette femme ayant des soucis lui a confié sa fillette parce qu’ « elle nous connaissait, elle savait qu’on s’en occuperait bien ! » Persuadée aussi qu’elle va revenir …puisqu’elle l’a dit dans le mot … et puisqu’un jour elle l’écrit …Le film n’est que tendresse… Il parle de fraternité entre les humains…C'est en quelque sorte l'envers de ce qu'on a raconté si souvent sur les bohémiens. Asia est craquante. Walter est un très gentil macho ! Et avec Tairo ils forment une famille unie. Chacun joue son propre rôle de façon très sensible dans une fiction qui n’est pas loin du réel. Le budget du film est un petit budget …
On ressort de ce film revigorée, en ayant envie de le revoir …On voudrait qu’il sorte en DVD.
Le film a eu le Prix des Cinémas Européens au festival de Cannes 2009. Il est soutenu par ISF association qui rassemble les salles indépendantes non subventionnées. En allant le voir, outre la joie de voir cette humanité qui prend le temps de vivre, on participe à une action militante.

Marie-Hélène Dacos-Burgues
Film italien de Tizza Covi et de Rainer Frimmel, avec Patrick Gérardi, Walter Saabel, Tairo Caroli , Asia Crippa, 2009.




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